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Le Port d'Albret

Publié le : 05/05/2019 20:28:10
Catégories : Art de vivre / Zen

Détournement de l'embouchure de l'Adour (1578) 

(image : wikipédia)

Les vacanciers qui viennent à Vieux-Boucau cherchent souvent le port d’Albret: ils se retrouvent alors face au lac marin, fort agréable pour pratiquer la planche à voile, faire du dériveur ou du pédalo, mais ne trouveront pas de port. 

Pour expliquer ce nom de Port d’Albret, il faut ce replonger dans l’histoire et plus particulièrement dans l’histoire d’un fleuve vagabond .

Ce fleuve c’est l’Adour.

IL nait dans les Pyrénées et fait une boucle qui traverse quatre départements : les Hautes Pyrénées, le sud du Gers, les Landes, et les Pyrénées Atlantiques.

De tout temps, l’Adour a été un fleuve capricieux, tant dans son débit qui peut provoquer des inondations que de son estuaire qui c’est déplacé au gré des éléments.

Dans «  les landes en vrac, souvenirs et témoignages du passé et petit patrimoine landais » on nous raconte :

« …dans son parcours des Pyrénées au Golfe de Gascogne,  le fleuve, après avoir longé la ville de Bayonne, déviait autrefois sa course pour remonter vers le nord, le long de la cote, sur les territoires de Ondres et Labenne, cherchant sa voie vers l’Océan en louvoyant dans la plaine sablonneuse au gré des courants.

Il est établi que la première embouchure historique connue se situa longtemps à Capbreton (Capeurtoun, puis Capberton et Capertoun – soit petit cap, et rien de breton .. pourquoi pas Capertown !). Elle remonterait à l’époque glaciaire, et certains auteurs ont évoqué par la suite plusieurs bras, voire un delta, dont les divers étangs landais actuels seraient les témoins.

Dans son étude des côtes de France à l'époque gallo-romaine, à partir des cartes de Ptolémée,  E. Derancourt précisait en 1935 que l'embouchure de l'Aturus se situait alors 1 800 m à l'intérieur des terres actuelles, et à 1 500 m environ au sud de Capbreton, presque en face du Gouf .

Les plus anciens écrits des XIIe et XIIIe s attestent qu l'embouchure unique se  trouvait toujours à la Pointe des Gahets, et était désignée comme le Boucau de la Pointe ( plus tard Boucaou di Diou selon l’Atlas de France en 1617). L’Adour ne se jetait pas directement à l’océan mais se poursuivait vers le nord contre les dunes jusqu’à l’étang d’Hossegor qui constituait la rade, puis revenait s’épancher entre le quartier de Bouret et la Pointe (extrémité d’une étroite bande de terre entre l’océan et le fleuve, puis hameau indépendant de Capbreton)

Un port s’y établit. Outre sa rade protégée, l’accès en était facilité  par la présence du fameux et encore mystérieux Gouf situé au large et au droit de l’embouchure de l’Adour. Cette profonde et longue fosse sous marine, qui reste une énigme géologique, fut très tôt connue des marins. La houle n’y déferlant pas, l’océan y est en effet plus calme par gros temps.

C’est d ailleurs à cet endroit  qu’aux IXe et Xe siècles les Normands avaient pénétré dans la Gascogne. »

« Val d’amour maritime » nous explique comment Vieux Boucau est devenu un port:

 « Longtemps c'est Capbreton qui est le port au débouché du fleuve sur l'Océan, et c'est par là qu'en 930, les Vikings ont envahi les Landes. C'est de là que partent les pêcheurs à la recherche des baleines, près des côtes tout d'abord, puis en Islande et jusqu'au Canada et Terre Neuve, lorsqu'elles se raréfient. Bayonne est alors en pleine prospérité. Grâce à sa situation privilégiée de port intérieur, aux eaux calmes et profondes à quelques kilomètres de l'embouchure, la vie économique y est florissante. 

Mais vers 1310, des événements climatiques catastrophiques vont tout bouleverser. Tempêtes, pluies diluviennes incessantes, montagnes de sables déplacées et qui finissent par boucher l'exutoire de l'Adour dont les eaux gonflent et inondent Bayonne ... une situation critique ! 

C'est alors que la force des eaux du fleuve déchaîné ouvre une brèche vers la dépression d'Hossegor. Le flot puissant rejoint l'exutoire du lac de Soustons, et finit sa course vers l'Océan au Plug de Messanges. Une nouvelle embouchure s'est créée. Bayonnais et Capbretonnais sont soulagés, mais très vite la situation portuaire des deux cités s'avère catastrophique. L'étroit exutoire qui demeure à Capbreton, est souvent impraticable et le trafic vers Bayonne est très aléatoire. Le chenal vers la mer se modifie au gré des intempéries qui le détériorent (éboulement des rives, ensablement, ...), et les gros navires ne peuvent plus l'emprunter. 

Or Bayonne est toujours le débouché d'un trafic fluvial qui naît en amont, à Saint Sever, Mont de Marsan, Tartas, DAX. De nombreuses embarcations qui ont pour noms, galupes (gabarres), bachets, couralins, ..., y amènent résineux, bois, pierres, vins, sel, poissons, ... Le port est "asphyxié" et son déclin s'accentue peu à peu. Les privilèges commerciaux garantis par une juridiction, rigoureuse pourtant, sont contestés et contournés au profit de Capbreton et Port d'Albret. De 1380 à 1600 de vives querelles opposent landais et bayonnais, et ni des ordonnances royales en faveur de la ville, ni même des expéditions punitives (1511 et 1552) ne parviennent à clarifier la situation.

Un projet de redonner à Capbreton sa prédominance portuaire par création d'une embouchure vaste et accueillante, se fait jour, avec l'accord royal de l'époque, mais par manque d'argent ou par  manœuvres d'opposition venant de Bayonne, il périclite et est abandonné.

C'est alors que les conditions de navigation jusqu'à Bayonne ne s'améliorant pas, un autre projet se fait jour, rendu concevable par les progrès des technologies. Un creusement de chenal à partir du Trossoat est étudié, pour donner une nouvelle embouchure à l'Adour (Boucau), en supprimant la partie aval du fleuve jusqu'à Capbreton et Port d'Albret. »

C’est Marie-Claire Mangou-Nautiacq, dans  "Messanges, un village du Marensin »qui nous précise  la localisation du port et le tracé du fleuve vers l’émbouchure:

« L’Adour serait arrivé au « Plecq »  entre 1307 et 1360 (il est impossible de connaître la date exacte de cet événement car il n’existe aucun texte officiel relatant l’événement).  Le plecq  qui sera appelé plus tard Vieux-Boucau était encore un quartier de Messanges. Il semblerait donc qu’au début du IXème siècle, à l’occasion simultanée d’une forte tempête qui obstrue l’embouchure de l’Adour à Capbreton et de grosses crues en amont du fleuve, les eaux tumultueuses de l’Adour ont été poussées violemment vers le nord, le long de la dune littorale, jusqu’au Plecq, rasant tout sur leur passage. Le fleuve dépassait même ce point, créant un remous jusqu’à Moïsan avant de revenir se jeter à la mer dans la petite ouverture des ruisseaux de Messanges et de Soustons, l’agrandissant considérablement.  Le bassin creusé par les remous formait une rade très sûre (dont il ne reste que l’étang de Moïsan) qui se situait grosso modo entre l’emplacement des trois campings aux noms très évocateurs : le « Vieux Port », « La côte » et le « Moïsan ». Messanges et surtout le quartier du Plecq vont bénéficier durant deux siècles et demi, jusqu’en 1578, d’un essort sans précédent……..

……..Malheureusement tout à une fin…les éléments déchainés qui avaient amené vers Messanges le fleuve et la prospérité, vont, aidés par l’homme cette fois, nous les reprendre. L’embouchure de l’Adour devenait de moins en moins praticable en raison d’un phénomène d’ensablement qui pouvait provoquer des inondations catastrophiques jusqu’à Bayonne. En 1556, Bayonne (qui n’entendait pas partager « son » fleuve d’avantage) décida de s’approprier l’Adour en projetant une embouchure au Boucau-Neuf. Enfin, après des travaux titanesques et à la suite d’une forte tempête et d’une violente crue de l’Adour, qui inondèrent une fois de plus Bayonne,  le fleuve put rejoindre l’océan par le nouveau chenal. C’était le 28 octobre 1578, jour heureux pour Bayonne, mais ô combien malheureux pour Vieux-Boucau et Messanges. La légende nous raconte qu’un bateau, le Moïsan, se trouvait ancré à terre au fond de la rade pour laisser passer la fameuse tempête du 28 octobre 1578. Le bateau ne put jamais regagner la mer faute du retour des eaux détournées à Bayonne.

Le détournement de l’Adour marque la fin d’une période de relative prospérité. Un exode massif de la population suit le départ du fleuve et Le plecq nommé dorénavant Port d’Albret, puis Vieux-Boucau acquiert définitivement son autonomie. 

L’activité maritime se raréfie progressivement. 

Les habitants qui n’ont pas quittés Vieux Boucau doivent lutter contre l’ensablement à chaque tempête les inondations ( les eaux des lacs voisins ont du mal au s’évacuer ). Ils se tournent vers des activités comme la pêche côtière pour les hommes et les femmes travailleront la vigne. C’ est là que naîtra le vin des sables 

Vous pourrez vous promener autour du lac du Moïsan vestige de la rade, puis goûter le vin des sables en rêvant d’ une autre époque...

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